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Le lotissement de Grenelle - I -

 

La plaine de Grenelle étant peu fertile, son propriétaire, César Ginoux, la mit en vente en 1824. L’acquéreur, l’entrepreneur Jean Léonard Violet (1791-1881), qui avait déjà créé un petit lotissement Faubourg Poissonnière, fit émerger à Grenelle le plus grand lotissement réalisé sur le sol parisien, une véritable ville nouvelle avec église, marché, théâtre, commerces, entreprises industrielles et artisanales, et même un port sur la Seine. Séparée de Vaugirard en 1830, la commune de Grenelle ne dura que trente ans.

 

Un plan original

 

Le plan du lotissement (ci-contre), dressé par Auguste Herr, arpenteur-géomètre, fut enregistré le 8 mai 1824. Il présentait, de manière originale, un tracé orthogonal de rues, et était divisé en 250 parcelles d'environ un arpent (3.000 m2), mises en vente au prix de 10.000 f., soit le triple du prix d'achat. Les rues ainsi tracées forment encore aujourd’hui la trame du quartier :

- des parallèles est-ouest : rue de l'Église, rue des Entrepreneurs, rue Fondanèche (Lakanal), rue Ginoux (rue du Théâtre), rue Fondary, en hommage au maire de Vaugirard, rue de Chabrol, préfet de la Seine (Docteur Finlay).

- des perpendiculaires nord-sud : rue du Commerce, rue et place Violet (ci-contre), rue de Grenelle (Lourmel), rue Saint-Louis et avenue Saint-Charles (rue Saint-Charles), rue des Arts (Émeriau).

- une diagonale :  rue Frémicourt.

 

Les premiers acheteurs

 

Violet possédait un réseau de relations, en grande partie composé d’habitants de son quartier du faubourg Poissonnière, qui se firent construire des villas rue Violet, comme ses amis Alphonse Letellier, au n° 62 (ci-contre), le banquier Louis Perrée. au n° 50 (ci-contre). On relève aussi, parmi les premiers acheteurs, une trentaine d’entrepreneurs plus modestes : menuisiers, serruriers, charpentiers, couvreurs, etc. Le règlement du lotissement leur était en effet très favorable puisqu’il prévoyait que les nouveaux propriétaires devaient faire construire leurs parcelles par les entrepreneurs installés, comme eux, dans la plaine de Grenelle. Ce fut un succès, puisqu’une centaine de parcelles auront été vendues en un mois.

 

La fête de l’inauguration

 

La fête d’inauguration organisée le 27 juin 1824, sur la place Violet, près de la maison de Jean Léonard Violet (ci-contre, elle sera transformée en caserne de pompiers), attira une foule considérable, autour de trois thèmes : la naissance d’une cité, le malheur secouru et la vertu récompensée. Cette fête comporta un cortège avec tambours et gendarme à cheval, le couronnement de la Rosière, jeune-fille vertueuse qui reçut 1.500 f., une somme équivalente fut attribuée aux pauvres. La population eut droit à toutes sortes de distractions : mât de cocagne, joutes nautiques sur la Seine, course en sacs, feu d'artifices, un banquet pour cinq cents personnes sous des tentes,

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