
Le passé industriel de Grenelle - II -
Télécommunications
À partir de 1862, la société Menier, 1-7 rue du Théâtre, développe les applications industrielles du caoutchouc : tuyaux, courroies de transmission, pneus pleins de vélocipèdes ainsi que celles de la gutta percha aux vertus isolantes : fils et câbles télégraphiques, téléphoniques et électriques. En 1877, la société fabrique le câble sous-marin qui relie Le Havre à Honfleur. En 1889, l’usine est vendue à la Société Générale du Téléphone, future SIT, et fabrique fils, câbles et objets usuels en caoutchouc, comme des tapis. La Compagnie Générale du Téléphone installe en 1889 sa principale usine à l’angle du quai et de la rue des Entrepreneurs et devient en 1894 la Société Industrielle du Téléphone (SIT) (ci-dessus). Absorbée en 1938 par la Compagnie Générale d’Électricité (CGE), qui prend en 1946 le nom de Compagnie Industrielle du Téléphone (CIT). Fabriquant des centraux téléphoniques, puis des radios, télévisions et de l’électronique, elle devient en 1963 la Compagnie Industrielle de Télécommunications.
Chimie
En 1839, la fabrique de couleurs et vernis Lefranc s’installe entre les rues des Entrepreneurs et Linois (colonne de gauche, en bas). À partir de 1858, la société s’oriente vers la peinture artistique et travaille avec le artistes peintres pour améliorer ses produits, en développant les tubes d’étain hermétiques, qui permettent de peindre facilement en plein air. Cent-vingt nuances de couleurs sont proposées à l’eau, à l’huile, gouaches, pastels, vernis, encres pour l’imprimerie. La société propose aussi une gamme complète pour professionnels et amateurs : pinceaux et brosses, chevalets, toiles, palettes en bois divers, boites à aquarelle pour débutants... Les couleurs Lefranc deviennent une des marques françaises les plus réputées. L’usine déménage à Issy en 1867.
Eau
Le Service municipal des eaux installe en 1887 une usine élévatoire des eaux à l’angle du quai et de la rue de Javel. L’usine pompe l’eau de la Seine et l’envoie à l’aide de pompes réalisées au Creusot vers le réservoir du 125 rue de l’Abbé Groult. L’usine fonctionnera jusqu’en 1967.
Instruments de musique
Au XIXe siècle le quartier autour de la rue Payen et de la rue de Javel fut un centre de boyauderies (fabriques des cordes d’instruments de musique à partir des boyaux de moutons). L’origine de cette activité date de 1832, avec l’installation quai de Javel d’Henri Savaresse, à l’origine de la création, en 1870, 140 rue Saint-Charles de Thibouville-Lamy. Une dizaine de boyauderies s’installent dans le quartier après 1856, traitant chaque année plusieurs centaines de milliers d’intestins grêles d’animaux, d’où une odeur tenace dans le quartier.