LE COLONEL FRANCISCO AMOROS (1770-1848) ET L'ESSOR DE LA GYMNASTIQUE EN FRANCE
Philippe Virat
Article publié dans le bulletin n° 32 (Automne 2008) de la Société historique et archéologique du XVème arrondissement, augmenté de nouvelles illustrations en 2025.
27 pages
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Il avait déjà été fait allusion, dans le bulletin n° 13 de la Société historique et archéologique du 15ème arrondissement, au colonel Amorós et à son gymnase, qui était situé à Grenelle. Il apparut utile que celui qui fut la cheville ouvrière de l'introduction en France de la gymnastique militaire, puis civile, fasse l'objet d'un article plus approfondi, que l'on trouvera ici.
Francisco Amorós (1770-1848), colonel dans l'armée espagnole sous le règne de Charles IV, prit le parti de Napoléon lorsque celui-ci installa son frère Joseph sur le trône d'Espagne. Au retour du roi Ferdinand VII fils de Charles IV, il fut contraint, comme "afrancesado", c'est-à-dire en quelque sorte "collaborateur", d'émigrer en France où il put mettre en valeur ses incontestables qualités de pédagogue. Il avait déjà créé en Espagne un célèbre institut pédagogique appliquant les théories du Suisse Pestalozzi ; en France, malgré de nombreuses tracasseries policières, il créa à l'emplacement de l'ancien château de Grenelle, vers l'actuelle place Dupleix, un gigantesque gymnase, le premier véritable gymnase de France, où il format plusieurs centaines d'éducateurs militaires. Il ouvrit ainsi la voie au développement en France et en Europe d'une véritable science de l'éducation physique. Il fut l'auteur d'un Manuel d'éducation physique, gymnastique et morale, qui fut réédité à plusieurs reprises et qui fit longtemps autorité. L'œuvre d'Amorós a directement inspiré la création du célèbre "bataillon de Joinville" puis de l'INSEP (Institut national des sports et de l'éducation physique). Sa dépouille repose au cimetière du Montparnasse.

Le gymnase normal militaire et civil. Héliogravure par Jean Henry Marlet
(in Les tableaux de Paris, ensemble de 72 estampes - vers 1830)